Tu es arrivé il y a un peu plus d'une semaine.
Le moment le plus fort de ma vie, quand la sage femme t'a mis sur ma poitrine, petit bout tout bleu, humide et chaud. J'ai éclaté en sanglots. J'ai eu l'impression que je n'avais jamais vraiment pleuré de ma vie. Papa me tenait la main. Il avait les yeux rouges (8h d'attente, pour que le col se dilate complètement), les larmes montantes. Mais il a tenu bon. Je t'ai gardé quelques minutes, avant que la sage femme te prenne pour te peser. 2965 grammes et 48 cm. "Vous avez un beau petit garçon, en pleine forme".Tu es arrivé, finalement à 39 semaines.
Je ne sais pas décrire ces jours que j'ai passés à la maternité, tes premières heures, quand je t'ai regardé sans détourné le regard. Les nuits blanches que j'ai passées à écouter ta respiration, parce que, il faut dire, un jour t'es dans mon ventre et quelques heures après tu es dans le berceau à côté de mon lit. Alors pendant quelques jours et quelques nuits je suis restée éveillée à écouter ta respiration, à regarder tes mains bouger, à te mettre au sein, à te garder contre moi.
Je n'ai pas pu m'occuper de toi les 3 premiers jours, j'étais beaucoup trop faible. Après l'accouchement j'ai perdu connaissance 2 fois et je ne pouvais pas me mettre debout. Mais j'ai pu te mettre au sein. Maintenant l'allaitement roule bien. J'adore te voir téter dans mes bras. Tu es un cadeau, un miracle pour lequel je dois remercier les anges. Chaque jour est une aventure. Depuis quelques jours tu commences à ouvrir de plus en plus souvent les yeux et nous regarder.
Non, je ne dis pas que c'est facile, nous avons passé des nuits blanches et il nous est arrivé de dire, avec papa, que si tu ne faisais pas une partie de la nuit au moins nous allions finir à l'asile. Le métier de parent n'est pas facile. Nous apprenons à nous connaître chaque jour. A comprendre comment tu fonctionnes, pourquoi tu pleures (nous ne sommes pas si forts pour le moment), pourquoi tu veux manger seulement une heure après la dernière tétée.
Nous t'aimons, mon fils. Au delà des mots. Je suis la femme la plus heureuse et chanceuse du monde.
Ton ange gardien a bien veillé sur toi. Après une grossesse alitée, pendant laquelle j'ai fait attention au moindre geste, pour ne pas "gêner" la poche des eaux, les sages femmes ont dû la percer, pour que tu descendes plus vite.