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2 février 2012 4 02 /02 /février /2012 21:52

 

Et de 4

 

Je n’ai pas eu le courage d’écrire ces dernières semaines. Je suis passée par un long tunnel noir, duquel je n'arrivais pas à sortir, comme dans un rêve dans lequel on essaie de courir, mais nous sentons nos jambes lourdes, paralysées. Je me suis rappelée de ma 1ere grossesse, de mon bébé perdu, de la fausse couche, de la bale de ping pong ensanglantée dont j’ai accouché dans les toilettes.

 

Après un mois de Minidril (pilule fortement dosée) mes kystes sont partis.

« Vous vouliez attendre mon retour, vous voyez je vous porte chance, vous avez 2 follicules », m'a dit ma gynéco. Je comprends que je peux entamer la 4e IAC. Elle me donne toujours de très faibles doses : 50Ui de Puregon, pendant 4 jours.

A l’écho de contrôle elle me signale que j’ai deux ovules. « Deux beaux ovules ».

« C’est la combien » (de IAC) ? me demande-elle.

« La 4e » je lui réponds.

« Il faut se dire que ça va fonctionner. Sinon on va tenter une FIV, mais franchement je ne crois pas que dans votre cas ce soit nécessaire. Allez, il faut y croire… ». Ma gynéco a toujours le sourire et j’ai l’impression qu’elle me calme. C’est une grande femme, brune, les yeux noirs, rassurants. Cette fois, elle ne me rassure pas du tout. Je flippe. Une FIV est beaucoup plus compliquée et plus contraignante qu’une IAC.

Je monologue, j’essaie de me rassurer toute seule : « De toute façon, je peux encore faire 2 IAC… ».

 

Ce mois-ci mon organisme ne souffre pas de la stimulation. D’habitude j’ai mal aux seins, aux reins et aux ovaires. Là…rien. Il s’est peut-être habitué aux hormones en plus. Je me rends compte que j’ai commencé les piqûres le jour de la mort de ma grand-mère. Ca fait 10 ans qu’elle est morte. Au point où j’en suis, j’ai besoin de retrouver des signes. Je me dis qu'elle me regarde et qu'elle m'aidera de là où elle est.

 

L’insémination s’est passée hier, 2 février.

La gynéco n’a pas pu m’inséminer tout d’un coup, elle a dû faire ça en deux fois. A priori ce n’est pas un problème, mais j’ai eu l’impression que ça ne s’est pas bien passé.

Habituellement j’ai mal quand elle passe avec la petite canule. Là, j’ai à peine senti. Elle m’a dit de me détendre. « Je ne peux pas faire mieux », je lui ai répondu.

Je ne peux pas être plus détendue que ce que je l’ai été…Bon sang, quelqu’un essaie de traverser de l’autre côté du col de l’utérus.

Une fois de plus je plains ma mauvaise étoile. Dire que normalement on ne sent rien. J’ai mon col qui saigne après chaque insémination !

 

Cet épisode m’a découragée. Je me dis que ma dernière IAC a foiré. Je ne sais pas pourquoi. Je suis rentrée à la maison et j’étais à la limite de l’angoisse. Si ça ne marche pas maintenant, avec de taux de LH parfaits, deux follicules et je ne sais pas combien de spermatozoïdes, ça ne marchera jamais. J’ai toujours rêvé de jumeaux. Une intuition ! Je me vois avec des jumeaux. Cette insémination en deux temps me fait douter. Je n’arrive plus à me voir enceinte dans deux semaines. Comme le temps passe lentement !

Je lis les statistiques et j’apprends que les IAC ont du succès et que c’est cumulatif…au bout de la 3e, les chances sont plus grandes.

Je revois toute cette course folle : les piqûres, les échos, Ovitrelle, l’insémination, encore une injection d’hormone chorionique, pour favoriser la nidation. Je ne l’avais pas eue, celle-ci, avant. Une minute je pense que ce sera la bonne, l’autre je tombe dans le désespoir. Mon mari ne veut plus en parler. Moi non plus. A quoi ça sert ? Je me sens déprimée. Et l’idée de passer dans un nouveau protocole, de FIV me terrorise.

Je ne sais plus si j’ai encore le courage, la force de lutter.

En attendant, je reçois des messages d’amies qui ont accouché. Ou qui sont enceintes.

Pour moi c’est les injections. J’en veux à tout le monde. J’en veux même aux filles que je lis sur les forums, qui parlent de grossesse miracle, alors que les médecins leur ont dit qu’elles ne pourraient jamais avoir d’enfant naturellement. Je crois de moins en moins aux miracles. Je comprends de mieux en mieux la fatalité des catastrophes.

 

Je suis fatiguée. Je cherche mon étoile.

 

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